Vernon par Claude MonetIn English : Vernon by Monet |
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Monet vient d'arriver à GivernyMonet peint cette toile à l'été 1883. Il est installé à Giverny depuis quelques semaines seulement : il a emménagé le 29 avril. Comme pour s'approprier son nouvel environnement, il peint. Fasciné par le bord de l'eau, Monet se dirige tout d'abord vers les rives un peu sauvages de la Seine, à Port Villez, au droit de Giverny, où il installe son chevalet en une dizaine d'endroits. Puis il est attiré par la rive vernonnaise du fleuve. Après une représentation à travers les arbres de l'île Corday, Monet choisit cet angle sur la collégiale de Vernon, un édifice gothique vu depuis son chevet. Au premier plan, une allée de tilleuls encore jeunes, le quai et le pavillon Penthièvre. L'orientation des ombres est celle du matin. Le peintre s'est placé dans les prés de la rive droite. Le motif choisi n'est pas sans rappeler les nombreuses vues de l'église de Vétheuil et de la Seine, peintes par Monet en 1879-1880. |
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Monet semble descendre insensiblement le cours du fleuve de tableau en
tableau. Cette fois, la collégiale apparaît de face. Cette
perspective permet de deviner la rue Bourbon-Penthièvre qui relie
l'église à la Seine. Le pavillon Penthièvre, qui se
trouvait à droite sur le tableau précédent, est maintenant
à gauche.
Les couleurs crues et lumineuses, les ombres très marquées, sont celles d'une belle journée d'été. Les reflets plus nets que dans la toile précédente indiquent que le vent est tombé, ce que corrobore l'absence complète de nuages et la légère brume dans le ciel. |
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Sur l'autre rive de la SeineAprès ces vues depuis la terre ferme, Monet décide de prendre son bateau atelier pour brosser le vieux moulin de Vernon, situé légèrement en aval, sur l'autre rive de la Seine. Mais le temps n'est plus aussi radieux, à en juger par les gros nuages qui envahissent le ciel ou encore par les vaguelettes qui se dessinent sur le fleuve et ne doivent pas faciliter le travail du peintre. D'ailleurs, selon Daniel Wildenstein, ses travaux à l'extérieur "sont bientôt contrecarrés par la pluie". |
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Onze ans plus tardEn 1894, Monet revient devant le même motif. Sa manière a changé. Il applique maintenant de façon systématique le procédé de la série. Il sort d'un éreintant travail sur la série des cathédrales de Rouen. Le site lui permet d'embrasser d'un même coup d'oeil le monument et son reflet dans le fleuve. L'emplacement le séduit assez pour qu'il le juge propice à une nouvelle série. Monet va peindre six fois cette vue de Vernon. Comme pour les cathédrales de Rouen, chaque toile se conçoit en relation avec les autres. Chacune donne l'image d'un instant unique, qui diffère des autres par l'éclairage et l'atmosphère, et chacune de ces variations doit être représentée. L'intérêt du motif s'efface au profit de l'atmosphère dans laquelle il est nimbé. |
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Contrairement aux toiles de 1883, Monet recherche maintenant des moments
de la journée où le paysage apparaît dans une ambiance
inhabituelle. La collégiale paraît surgir hors de la brume à
l'aube, au lever du soleil ou à la nuit tombante.
Les coups de brosses bien visibles ont fait place à une touche beaucoup plus homogène qui relie tous les éléments du tableau entre eux et leur donne une importance égale. |
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Une vue où les détails ont disparu, à comparer avec celle de 1883, tout en haut de la page. |
La collégiale telle qu'elle apparaît aujourd'hui, par un matin d'été ensoleillé, depuis la berge opposée. L'angle que dessine la pente du toit laisse supposer que Monet s'est légèrement rapproché du sujet. Il peignait peut-être depuis son bateau-atelier amarré à la rive. |
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© Textes et Photos
A. Cauderlier Webmaster dans la région de
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Modifié le : Wednesday, 27-Sep-2006 05:06:57 EDT